Différence entre hernie et diastasis
Qu’est-ce qu’un diastasis des muscles droit ?
Le diastasis (qui signifie « écartement ») correspond à un élargissement de l’aponévrose de la ligne blanche qui unit les 2 muscles grands droits. Chez la femme, souvent mince le diastasis apparait le plus souvent après une ou des grossesses. Chez l’homme il apparait habituellement après 50 ans, lorsque le poids se localise dans l’abdomen sous l’effet des hormones masculines.
Contrairement à une hernie, il n’y a pas de trou dans l’aponévrose. Rien ne peut se « coincer » dans ce diastasis et il n’est jamais responsable de douleur ni de troubles digestifs. Les diastasis peuvent en revanche être inesthétiques. Le plus souvent, compte tenu de l’absence de risque ou de douleur, aucune intervention n’est nécessaire. Dans certain cas, le diastasis peut être important et peut alors nécessiter une correction chirurgicale.
Droite : hernie = rupture de la ligne blanche
Droite : diastasis + contraction
En savoir + sur les autres traitements pariétaux
Le diastasis associé a une hernie
Les hernies ombilicales et de la ligne blanche sont souvent associées à un diastasis des muscles grand droit. En effet, l’apparition d’un diastasis peut être favorisé par l’existence d’une hernie. A l’inverse une hernie peut aggraver un diastasis.
En cas de diastasis important, et de hernie nécessitant d’être opérée car gênante ou volumineuse, il est impératif d’évaluer au cas par cas l’intérêt du traitement associé de la hernie et du diastasis.
Droite : diastasis et hernie
(haut : au repos | bas : en contraction abdominale)
Technique : cure de diastasis avec abdominoplastie
Opération avec incision cutanée classique. L’intervention consiste à réaliser une dermolipectomie, exposant la face antérieure du diastasis qui pourra être ainsi être réparé. En cas de hernie associée, il peut être nécessaire d’utiliser un renfort de paroi (prothèse / filet).
Cette intervention n’est intéressante qu’en cas d’excès cutané, ou d’excès de graisse sous cutanée persistant après les grossesses. En cas de peau « marquée » par des vergetures ou manquant de tension, l’intérêt est la réalisation d’une exérèse de cet excès cutanéo-graisseux, et d’une remise en tension de la peau qui est abaissé au pubis. Elle nécessite le plus souvent une transposition de l’ombilic.
Cette technique présente l’inconvénient de nécessité de grande cicatrice. Elle n’est donc pas recommandée en l’absence d’excès cutanéo-graisseux.
Technique : opération par coelioscopie/laparoscopie
La chirurgie se fait avec des petites incisions. À travers ces petits orifices, on insuffle un gaz inerte (CO2) afin de pouvoir travailler sur l’ensemble de la paroi abdominale sans grande incision. L’intervention est réalisée sous contrôle d’une caméra vidéo et par des micro-instruments manipulés par le chirurgien. On réalise ainsi la réparation de la paroi abdominale, éventuellement associé à la mise en place d’un renfort prothétique.
L’avantage de la technique est qu’elle est habituellement moins douloureuse, permettant une réhabilitation postopératoire plus rapide que par voie ouverte. Les cicatrices sont plus petites.
Plusieurs interventions sont possibles.
La technique IPOM (intra-péritonéal onlay mesh)
Cette technique consiste à passer par le flanc gauche par 3 incisions de 10 -5 et 5mm, afin d’exposer la face postérieure des muscles. Ceci permet de réaliser une suture du diastasis et renforcer la paroi par une prothèse intra abdominale fixée aux muscles. Il s’agit de la technique de réparation des hernies ombilicales ou épigastriques la plus pratiquée. Elle permet de traiter certain diastasis des droits dans le même temps. Elle nécessite de positionner la prothèse en intra-abdominale et la suture du diastasis peut être difficile du fait de l’approche tangentielle d’instruments de coelioscopie droits.
La technique MILOS ou EMILOS
(Endoscopic Mini or Less Open Sublay), la technique MIRS (Mini Invasive Rives Stoppa) et la technique DREAM (Diastasis Recti Endoscopic Assisted Myorraphy)
Ces 3 techniques très similaires récemment mises au point utilisent un abord ombilical et ne nécessite le plus souvent qu’une cicatrice masquée dans l’ombilic. Elles consistent à rester dans la paroi abdominale et l’utilisation de la coelioscopie permet d’étendre la dissection selon la région à réparer par cette incision. On peut ainsi exposer le diastasis jusqu’à la xyphoïde, réaliser un rapprochement des muscles sous contrôle vidéo, et éventuellement traiter une hernie ombilicale ou de la ligne blanche dans le même temps.
Technique : opération par coelioscopie avec assistance robotique
La technique TARUP (Trans Abdominale Retro Umbilicus Prothesis).
Cette technique utilise une assistance robotique qui permet d’utiliser des instruments de coelioscopie articulé. Ainsi, en utilisant 3 ou 4 incisions de coelioscopie dans le flanc gauche, comme dans la technique IPOM, il est possible de réaliser un rapprochement du diastasis très robuste et aisée. Par ailleurs, les capacités de dissection des muscles étant augmenté, il est possible de positionner la prothèse au sein des muscles et non dans l’abdomen. Cela diminue les douleurs post opératoires et évite les adhérences entre la prothèse et les intestins.
Les différentes techniques pourront être discutées lors de la consultation, afin de décider de la stratégie la plus adaptée à vos attentes, en fonction des caractéristiques de votre diastasis, de votre morphotype, de l’existence d’une hernie associée…
La durée de l’intervention varie en fonction de la taille et de la complexité du cas
La plupart du temps les patients peuvent sortir à J1 de leur intervention mais parfois on garde les patients hospitalisés plus longtemps si des drains ont été mis, patients fragiles ou isolés.
Diastasis en post opératoire
Des antalgiques vous seront prescrits par votre chirurgien, il faut les prendre en systématique les premiers jours pour ne pas avoir d’appréhension dans ses mouvements. On dit qu’il faut anticiper la douleur et ne pas la traiter.
Une ceinture de contention vous sera prescrite en post opératoire, il faut la porter généralement le premier mois qui suit l’intervention. Elle sert à diminuer la tension sur les sutures et permet de diminuer les douleurs post opératoire.
Vous serez revu à titre systématique par votre chirurgien. A 1 mois en post opératoire, il évaluera la qualité de la cicatrisation, les douleurs et si une prolongation d’arrêt de travail est nécessaire.
On préconise une reprise de l’activité physique à 1 mois. Votre médecin pourra vous prescrire de la kinésithérapie de renforcement musculaire si besoin.
Vous pourrez ressentir une gêne ou des douleurs pendant quelques semaines encore, après votre opération, les résultats définitifs sur la cicatrisation sont fixés en général à 3 mois, dans l’intervalle, vous pourrez ressentir des symptômes non spécifiques mais souvent sans gravité, dans tous les cas vous pourrez joindre votre chirurgien pour lui poser de questions si nécessaire.
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